Tous les vingt ou trente ans, Genève se fige dans le velours d’une « neige du siècle ». La précédente chute massive a paralysé la cité en 1985. C’était la fin du XXe et Genève venait de vendre ses chasse-neige, d’où une mémorable pagaille. Celle de décembre 2010, première « neige du siècle » du XXIe, a saisi une cité mieux préparée mais pas moins impressionnée – ni moins impressionnante. Avions cloués au sol, pendulaires contraints de dormir au bureau, transports publics anéantis ont imprégné les mémoires. Féérie naturelle et joies de la poudreuse ont marqué les rétines. Un temps, la ville a disparu. Repères brouillés, rythmes brisés, cité transfigurée.